BAC Nord : Quand la drogue corrompt l’ Etat

       

« La fin justifie les moyens »

Voilà le parfait résumé du cœur de ce film. Plongés au sein même des quartiers nord, entre violence, drogue, police, famille et abandon, des policiers de la BAC sont, sans cesse, mis dos contre le mur. Un jour l’État français se veut vindicatif, dans les mots, contre les gangs, le lendemain il arrête, de sa main, les représentants de l’ordre républicain dans leurs actions contre les trafiquants. Les policiers de la BAC sont, ainsi, réduits à être les gros bras censés faire croire à la population française que les quartiers sont sous contrôles, alors que l’état dans l’état, selon la formule de Richelieu est sans commune mesure.

Pour tenter de redorer l’image du gouvernement, mais aussi celle de la police, la BAC Nord se voit adresser pour mission d’arrêter le nouveau chargement de drogue à destination de Marseille. C’est là, qu’interviennent nos trois personnages principaux : Antoine, Grégory et Yassine. Frustrés au plus au point de ne pouvoir agir, selon leur volonté, ils acceptent volontiers cette mission, mais celle-ci ne peut aboutir sans des informations internes aux quartiers nord. Antoine propose, alors, l’aide d’une informatrice, qui accepte de livrer les informations sur la date d’arrivée du convoi en échange de 5 kg de barrettes de shit. C’est à ce moment-là que tout bascule, car, demandant l’aide de leur hiérarchie, afin de prendre ces 5kg dans les saisies, celle-ci, étrangement, refuse et pousse nos protagonistes, avec l’accord de leur chef de brigade, à racketter les clients allant se fournir auprès des dealers. Les kilos sont trouvés, dans les poches des acheteurs et voici que, à l’aide de la précieuse information, l’opération peut être lancée. Elle est couronnée de succès et peut, au passage, sans soucis se hisser dans les scènes  les plus cultes du cinéma français, mais les rêves ne durent jamais.

bac nord film

Quelques mois plus tard, la police nationale interpelle les policiers de la BAC et les accusent d’avoir utilisé les 5 kg de shit volés aux clients, non pour avoir une information, mais pour s’enrichir en les revendant. Grégory, ami du chef de la brigade de la BAC Nord, implore l’aide de celui-ci, dans le but qu’il corrobore leur témoignage et puissent être libérés. Cependant, celui-ci feint de ne rien savoir de ce plan et Antoine, le seul ayant connaissance de l’identité de l’informatrice, refuse de la balancer, car elle se ferait immédiatement tuer, à la seconde même ou l’information serait connue. L’honneur des hommes, ainsi que le déshonneur de la bureaucratie, mènent ces trois hommes directement en prison. L’affaire prend une dimension nationale et les politiciens s’emparent de ce phénomène soit pour se faire les chantres d’eux-mêmes, soit pour trainer, dans la boue, les policiers de la BAC, qui risqueraient peut-être d’éveiller des tensions communautaires déjà brulantes dans les quartiers.

       

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