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C’est l’une des premières espagnoles d’Amazon Prime Video et le grand précédent qu’est L’Espionne de Tanger fait que l’on attend beaucoup de La templanza, adaptation du roman de María Dueñas avec Leonor Watling, Mauro Larrea, Juana Acosta et Raúl Briones.
Cette série d’époque est disponible sur Amazon Prime Video dès ce vendredi 26 mars.
Un séjour dans les vignobles
Avec Susana López Rubio comme coordinatrice du scénario et Javier Holgado comme co-scénariste, La Templanza nous emmène dans le paysage viticole de Jerez au XIXe siècle dans une histoire d’ascension, de chute et de seconde chance mettant en scène deux personnes dont les destins se croisent dans ce coin d’Andalousie au cours de dix épisodes.
D’un côté, nous avons Mauro (Rafael Novoa), un Espagnol vivant au Mexique qui, après plusieurs échecs, s’est retrouvé ruiné mais qui va aller d’un endroit à l’autre pour tenter de réaliser sa grande opportunité commerciale. De l’autre, il y a Sol (Leonor Watling), qui est mariée à un homme d’affaires londonien et qui décide de retourner au domaine familial.
Une bonne production et un casting phénoménal au service d’un scénario improbable
Il est frappant de constater que l’un des principaux problèmes dans le développement de l’histoire des premiers épisodes de la série est précisément la tentative de rendre le livre plus proche de la télévision. Bien que ce soit une bonne décision de ne pas suivre le plan du roman, dont la première partie est consacrée exclusivement à Mauro, le fait de tout raconter depuis les origines des personnages provoque une certaine déconnexion avec la trame générale de l’histoire.
Ce choix d’une voie plus purement linéaire brise l’intrigue qu’il pourrait y avoir avec les personnages principaux, leurs motivations et leurs relations, rendant nécessaire une plus grande insistance sur certains enjeux et motifs. Par exemple, nous avons le cas de la loyauté/amitié de Santos Huesos (Raúl Briones) envers Mauro qui semble moins définie (ou consolidée) que nous sommes amenés à le croire.
Pour le reste, le scénario reprend sagement le matériel original en déployant dans différents scénarios l’univers de la série. Le saut entre l’intrigue de Sol et Mauro (et donc de Jerez/Londres à Mexico/Havana) est bien fait avec ses transitions mais sans forcer les parallèles, gardant l’histoire aussi naturelle que possible.
Mais là où la série brille le plus, en dehors de son casting phénoménal, c’est au niveau de la production, qui est stupéfiante. C’est un drame d’époque en lettres capitales et la caméra est généreuse pour nous le faire voir. Il est peut-être vrai que l’on se serait attendu à une production plus audacieuse avec les plans généraux, mais le trio Guillem Morales, Alberto Ruiz Rojo et Patricia Font parvient à bien nous immerger dans l’époque.
L’avis d’Urban Fusions en bref
Ceux qui s’attendent à un produit à consommer rapidement ne le trouveront pas avec La Templanza car, comme un bon vin, il est conçu pour être dégusté petit à petit. Cet esprit de déroulement de l’histoire petit à petit fait qu’il n’est pas conseillé de faire un marathon car on finit par se lasser de la parcimonie.
Dans l’ensemble, La Templanza est une bonne et ambitieuse adaptation qui parvient à mettre en valeur les faiblesses du roman mais, en même temps, ne parvient pas à avoir assez de force pour l’attraper. Il s’agit d’un drame romantique solide où tous les éléments sont réunis mais qui, peu à peu, s’essouffle à cause d’une histoire qui n’est pas tout à fait à la hauteur de l’ampleur de la série.