La Malédiction d’Ishtar (France 3) : histoire vraie et fiction de nouveau réunies dans cette enquête d’Agatha Christie

Téléfilm inédit en France, La Reine du crime présente : la malédiction d’Ishtar est un récit imaginaire mais associant des faits historiques réels et précis : le voyage d’Agatha Christie en Irak en 1928 ici. Dans la lignée de L’Affaire Florence Nightingale diffusé dimanche dernier, c’est un nouveau téléfilm inédit de « La Reine du Crime présente », mais cette fois, réalisé par Sam Yates avec Lyndsay Marshal dans le rôle d’Agatha Christie.

La reine du crime présente la malédiction d'ishtar

De quoi ça parle ?

Nous sommes à Ur, dans le sud de l’Irak, en 1928, où une équipe d’archéologues britanniques dirigée par Leonard Woolley (Jack Deam) et ses assistants Max (Jonah Hauer-King) et Pearl (Crystal Clarke) découvre un site dans le désert, qui contient une abondance d’anciens artefacts babyloniens, dont une tablette sur laquelle est gravée la malédiction d’Ishtar. C’est alors qu’entre en scène Agatha Christie (Lyndsey Marshal), récemment divorcée et seule, qui cherche l’inspiration en se lançant dans l’écriture de romans d’amour, ayant décidé de s’éloigner des romans policiers qui lui ont apporté gloire et fortune.

Et voilà que quelques minutes après avoir posé le pied sur le site, elle se retrouve impliquée dans un mystère impliquant quelques morts – bien que ce qui se rapproche le plus des fins macabres dans la vie réelle de Christie soit son invention des détectives Miss Marple et Hercule Poirot. Ici, elle s’est transformée en super-scélérat dans une histoire de meurtres, de vols d’art internationaux, de liaisons extraconjugales et de trahisons.

Les fans inconditionnels de Christie apprécieront la façon dont le scénariste Tom Dalton a introduit un classique du genre Christie – la maison de campagne – puisque tous les protagonistes ont séjourné dans un manoir loué par Marmaduke (Rory Fleck Byrne), l’odieux Américain qui finançait les fouilles. Le chef de la sécurité de Marmaduke, Ezekial (Waj Ali), l’ambassadeur britannique Sir Constance (Stanley Townsend, tous deux photographiés ci-dessus) et sa femme Lucy (Bronagh Waugh), qui font également partie de l’équipe de fouilles, complètent le casting.

Chacun d’entre eux a l’air coupable – à l’exception du charmant Max, dont Christie est tombée amoureuse (Christie et Max Mallowan se sont mariés plus tard dans la vraie vie). Était-ce la malheureuse Lucy, mariée, qui avait une liaison avec quelqu’un sur les fouilles, ou Pearl, frustrée d’avoir été dépassée par Max ? Peut-être était-ce la décadente Katharine (Katherine Kingsley), l’épouse de Woolley, une femme vouée à s’amuser et à faire du sexe bruyant, ou Ezekiel, furieux que son pays soit pillé ?

Ou peut-être qu’ils l’ont tous fait – mais qui que ce soit, ils ont choisi la mauvaise méthode d’expédition. Comme l’a dit Christie :

« La strychnine est un très mauvais choix comme arme du crime. C’est peu subtil et facile à détecter. »

C’est toujours bon à savoir !

Laura Thompson, biographe de Christie, a clairement démenti l’idée que tout cela se soit produit, et aucun spectateur ne devrait prendre cette histoire au sérieux en tant qu’œuvre biographique. Lorsque Tom Dalton a inséré dans l’histoire des mœurs très modernes – une très bonne blague sur le sperme et le fait que Christie ait eu des relations intimes avec Max quelques jours après l’avoir rencontré – elles sont apparues comme grotesques et ont souligné le manque de subtilité du message moral du drame sur l’appropriation culturelle de la Grande-Bretagne et sur la façon dont l’Irak a été pillé pour son pétrole et ses artefacts. Mais en dehors de l’exposition maladroite et de l’interprétation parfois douteuse, avec ses paysages désertiques magnifiquement photographiés, ses beaux costumes et son humour sournois, ce film était un excellent divertissement.

La Reine du crime présente : la malédiction d’Ishtar est diffusé ce dimanche 16 mai 2021 à 21h05 sur France 3. Le téléfilm est également dispo sur Salto.

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