Them : une série d’anthologie noire terrifiante sur Amazon Prime Video

       

Dispo à compter de ce vendredi 9 avril sur Amazon Prime Video en VOST, la série d’anthologie d’horreur Them sera disponible en VF qu’à compter du 23 juillet prochain.

Little Marvin, le créateur de la série Them, est sûrement conscient des parallèles de son travail pour Amazon Prime avec Us de Jordan Peele, dont l’affiche a d’ailleurs la même police typographique que celle de la série Amazon Prime et en plus, le style du film s’étend à sa proposition visuelle et thématique, d’horreur pure et exclusive centrée sur le problème racial aux États-Unis.

En fait, la première saison de cette nouvelle série d’anthologie a un point de départ présentant des similitudes avec d’autres œuvres de Jordan Peele et de ses disciples, comme Get Out et le récent Lovecraft Country, qui a également été produit par Peele. L’histoire de ces dix épisodes raconte le martyre d’une famille afro-américaine qui s’installe dans le quartier blanc de Compton, dans le comté de Los Angeles.

L’intérêt principal de Them réside dans le contexte historique des quartiers idylliques de la banlieue américaine et la façon dont elle cache un côté sombre sous les couleurs pastel, les jardins parfaits et le soleil de Californie. Une histoire très similaire à celle posée par Bienvenue à Suburbicon de George Clooney, en changeant seulement le point de vue de la famille de l’intrigue secondaire raciste de celui-ci pour en faire les protagonistes.

La différence est que nous avons ici une horreur surnaturelle comme reflet de leurs propres conflits et peurs, une approche très intéressante, qui est pertinente après la mort de George Floyd et les émeutes du mouvement Black Lives Matter qui ont suivi, mais la vérité est que l’utilisation de la terreur et du drame racial dur ne recueille aucune réflexion particulièrement brillante sur le problème, si ce n’est que le racisme est perpétué comme une sorte de malédiction pour les Afro-Américains qui cherchent encore leur place.

Il y a un certain didactisme sur la façon dont il en est arrivé là, mais à aucun moment il n’y a une subtilité qui compare le passé qu’il présente avec le présent, le scénario est éparpillé et pas très net, de sorte que les attitudes racistes montrent une souffrance presque comme une fin à la terreur qu’il présente, avec une scène particulièrement horrible, qu’il recrée d’une manière très inutile qui met le doigt sur le point sensible du traumatisme mais ne fait rien pour faire avancer le discours, de sorte qu’il finit par être une pornographie raciste creuse, à laquelle il y a même une certaine opposition culturelle récente dans la communauté afro-américaine.

Ce n’est pas si facile d’être Jordan Peele

C’est frustrant parce que la série fait beaucoup de choses bien, par exemple grâce à son esthétique délicieuse et à sa mise en scène très cinématographique, qui bénéficie d’une photographie spectaculaire.

L’utilisation d’images d’archives, le générique de début et certaines transitions sont excellents, donnant l’impression de disposer d’un gros budget pour mettre en scène son histoire de manière somptueuse. Cependant, il ne parvient pas à susciter l’intérêt pour des intrigues secondaires comme celle de Betty Wendell (Alison Pill), dont le rôle de méchante est gâché dans une histoire sans lien avec l’intrigue principale.

Les scènes d’horreur varient entre le dérangeant et l’indifférent, mais suivent généralement les règles de la terreur onirique de Les Griffes de la nuit ou de CA, comme ce fantôme au Blackface à la Pennywise, et a également la série The Haunting of Hill House, qui sauve la crise de Carla Gugino ou son  » grand homme « , et nous avons même un épisode 8 en noir et blanc comme dans The Haunting of Bly Manor.

Cependant, Them n’est pas intéressé à explorer la signification des fantômes et la résolution de l’origine de la terreur est un fatras de métaphores forcées, de fantômes du passé et de traumatismes qui laisse le sentiment d’un trop grand nombre d’idées sans corps qui espèrent avoir un impact à travers un symbolisme facile (que la peinture blanche comme un désir ardent d’être comme leurs voisins) mais qui montrent qu’il n’y a pas de plan avec la lucidité nécessaire pour rendre ses dix épisodes sont excessifs (il y a du matériel au plus pour 4) et même certains répétitifs au point de l’agonie.

 

 

       

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